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Dans plusieurs établissements sociaux et médico-sociaux, les animaux ont le droit de cité à demeure ou occasionnellement pour apaiser et réconforter. A Dieuze, une vraie démarche existe au sein de l'hôpital. On a même pu y câliner un lama ...

Il faut le voir pour le croire. Dans la salle des retrouvailles qui jouxte l’Ehpad de Dieuze, une dizaine de résidents étreignent le lama Carlito, la tête enfouie dans l’épaisse fourrure de son cou. A deux pas, Stéphanie Bodin a le sourire sous son masque : “Des personnes qui ne parlaient plus rient, réagissent !”. En ces quelques mots, l’animatrice résume la raison d’être de la médiation animale, cette stimulation par les bêtes de malades, ou encore de personnes handicapées ou âgées afin de leur apporter de l’aide ou de l’apaisement.

C’est la raison d’être de l’association Lam’ain tendue basée dans l’Ain et de Jérôme Tragus, qui a amené Carlito jusqu’ici. “Souvent, il y a un attachement des anciens avec l’animal. Il leur rappelle des souvenirs. Surtout qu’ici, il y a beaucoup d’anciens agriculteurs”, souligne le spécialiste, diplômé en zoothérapie. Il pratique par ailleurs grâce à ses 22 lamas des séances de snoezelen, qui est une stimulation zen par la lumière et la musique.

Le golden retriever adoré de l'IME

Si la présence de ce camélidé est quelque peu exceptionnelle, celle d’animaux moins exotiques dans les établissements sociaux et médico-sociaux l’est de moins en moins. Chiens et chats y sont souvent invités, certains y vivant à demeure. C’est le cas de Neiko, un golden retriever de quantre ans. Depuis 2019, grâce à l’éducatrice Peggy Boyon, il apporte toute sa bienveillance à une trentaine de pensionnaires de l’Institut Médico-Educatif (IME) de Dieuze, lui aussi faisant partie des établissements hospitaliers de dieuzois, comme l’Ehpad.

La jeune femme pratiquait déjà avec succès la médiation animale avec les chevaux depuis deux ans. Mais elle n’a pas de mots assez forts pour décrire les apports encore plus positifs du chien dans la vie des jeunes résidents qui l’adorent : “il couche les enfants en s’endormant avec eux, les aide pour apporter des objets, les emmène à certains endroits, désamorce les crises. Il aide même au déshabillage !”. Des aptitudes enseignées au sein de l’association Handi’chiens à Kunheim en Alsace, sur laquelle Peggy Boyon est dithyrambique. Si bien que l’introduction d’autres animaux est un réflexion.

Les étudiants de la Providence dans la boucle

Les établissements de l’hôpital de Dieuze mènent une vraie politique en faveur de la médiation animale, approuvée par le directeur Yves Rundstadler. D’ailleurs, l’institution s’est rapprochée du lycée professionnel La Providence voisin où les élèves ASSP (Accompagnement Soins et Services à la Personne) sont investis dans la cause : “Une classe de terminale suit un projet de médiation animale. Nous avons fait venir des  médiateurs et nous organisons des opérations” fait savoir Christine Kazmierczak, professeure de sciences médico-sociales.

D’ailleurs, la récente venue à l’Ehpad d’un Husky, qu’ont chapeautée les élèves, a donné lieu aussi à de belles scènes avec les séniors. >>Si bien que dixit Stéphanie Bodin, ça n’est pas la dernière fois qu’on verra un animal dans les couloirs de la maison de retraite.

Article Républicain Lorrain : Philipe DERLER