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Histoire des Etablissements Hospitaliers de Dieuze

Fondation Du Premier Hôpital À Dieuze

Le dimanche 17 novembre 1472(la Lorraine était dans le Saint-Empire Romain Germanique) Poirson BaudoinGouverneur des salines, et conseiller du Duc de Lorraine, décide de fonder à “Duosa Villa” (Dieuze), un établissement hospitalier. Cet hôpital sera doté d’une chapelle et d’une grange attenante. En 1480, probablement après la disparition de Poirson Baudoin, le Duc de Lorraine René II charge les Sœurs de Saint François d’Assise, dites aussi Sœurs Grises ou Sœurs Sainte Elisabeth, de gérer l’établissement. Bien que doté et renté par Poirson Baudoin, le fonctionnement de l’hôpital repose beaucoup sur les dons et les aumônes qu’il reçoit.

Fondation Du Deuxième Hôpital À Dieuze

En 1628 (guerre de trente ans) les représentants de la ville prennent la décision d’acquérir une maison et d’y fonder un hôpital qui appartiendrait à la ville. Dans ces conditions, une maison située entre la rue des Halles et la rue des Moulins est achetée. Réunis au château de Dieuze le Jeudi 1er mars 1629, les représentants de la ville, au nom des habitants, fondent le nouvel hôpital de Dieuze dit «Hôtel Dieu». L’Hôtel-Dieu est destiné à recevoir les femmes enceintes de la ville ainsi que les personnes âgées ou infirmes qui ne peuvent ni mendier ni subvenir à leurs besoins. Il accueille parfois des étrangers de passage de même condition mais seulement dans la mesure des places disponibles. Priorité est toujours donnée aux habitants de la ville. Ce sont toujours les Sœurs Grises qui assurent le fonctionnement et les soins du nouvel hôpital bien que ce dernier ne soit plus rattaché à leur communauté. Par ailleurs, comme dans l’établissement hospitalier précédent, elles pratiquent toujours les soins à domicile.

Fondation Du Troisème Hôpital À Dieuze (Hôpital Saint Jacques) Et Réhabilitation Du Second Hôpital (Hôtel-Dieu)

Consécutivement aux très nombreuses dégradations de la guerre de trente ans & des 50 ans d’occupation par les troupes Françaises de Louis XIV (14) qui ont suivi… La Lorraine était totalement dévastée et ruinée, seuls quelques habitants avaient survécus à Dieuze et les environs. A cette même époque, Messire Bernard Dufort, seigneur de Nébing & Grand Prévôt de Saint-Dié, consécutivement à une visite à un proche hospitalisé à Dieuze (hôtel-Dieu) sa ville natale, constate le très mauvais état de cet hôpital. Fort de ce constat, ce dernier décide de fonder un nouvel hôpital à Dieuze, mais à l’extérieur de la ville sur un terrain proche de la porte de Vergaville, terrain dont il s’est porté acquéreur.

Acte De Fondation Rédigé À Nancy Le Vendredi 6 Septembre 1715

Dans l’acte de fondation rédigé à Nancy le vendredi 6 septembre 1715 (5 jours après la mort de Louis XIV), devant le notaire MThibault et le tabellion général au Duché de Lorraine, on peut y lire à l’intention de Bernard Dufort :«. .  il a conçu le dessein depuis quelques années en ça de construire un hôpital pour ceux de laditte (*)  ville de Dieuze, à l’effet de quoy (*) , il a achetté (*)  un fond hors de la ville, proche de la porte de Vergaville, sur lequel, il a bâti à neuf depuis, une chapelle et une maison consistante en plusieurs salles, chambres, cuisines, caves, greniers, jardins potagers et vergers, . . .  le tout pour servir de logement aux pauvres malades de laditte (*)  ville et aux personnes âgées et infirmes qui seront destituées des biens de fortune et hors d’état de gagner leur vie.» Pour assurer le fonctionnement de ce nouvel hôpital, Bernard Dufort ajoute d’autres dotations, à savoir, sa seigneurie de Nébing, un gagnage (ferme & Moulin) lui aussi à Nébing, la constitution de rentes, les cens et autres droits seigneuriaux, les revenus des terres, des prés situés à Dieuze, de la vigne sise à Kerprich. Le bail du gagnage de Nébing ne prenant fin qu’à la Saint Georges 1717, le fonctionnement de l’hôpital Saint-Jacques ne peut être effectif avant cette date.  Durant cette période, l’aménagement intérieur de l’hôpital se poursuit grâce aux revenus des rentes léguées par le donateur. L’acte de fondation stipule que l’«hôpital sera dédié à Saint-Jacques l’Apôtre» et dirigé par le Curé de la ville, en l’occurrence le Curé Defour en 1715, puis par ses successeurs. Le receveur est choisi par le directeur. Papiers et titres sont enfermés dans une armoire possédant deux serrures avec des clés différentes, l’une attribuée au directeur et l’autre au receveur. Bernard Dufort veut que l’on ait recours aux Sœurs hospitalières de la maison Saint Charles de Nancy pour s’occuper des malades de l’établissement. Conformément au traité signé avec la maison Saint Charles de Nancy en date du 11 juillet 1719, les sœurs sont autorisées à pratiquer des soins à l’extérieur de l’hôpital. Selon les disponibilités, l’hôpital Saint Jacques peut aussi accueillir des personnes âgées comme pensionnaires donateurs. Le duc Léopold reconnaît la création de l’hôpital Saint Jacques dans ses lettres patentes du 16 janvier 1716 qui sont ensuite entérinées d’une part par la Cour de Lorraine et Barrois le 1O mars 1716, d’autre part par la Cour des Comptes de Lorraine le 7 mars 1716. Bernard Dufort rédige son testament le 19 septembre 1721 et décède le 18 mai 1723 à Saint-Dié. Selon son souhait, son corps sera inhumé en l’Eglise Collégiale de Saint-Dié et son cœur, transféré à Dieuze dans une boite en plomb, est inhumé dans la chapelle de l’hôpital Saint Jacques le dimanche 24 mai 1723. Dans les comptes des exécuteurs testamentaires, les Sieurs Lançon et Perrotey, il est indiqué qu’une somme de 300 livres a été allouée à l’Hôpital de Dieuze pour dresser une épitaphe dans la chapelle où a été inhumé le cœur de Bernard Dufort. En 1731, après un contrôle des comptes de l’hôpital St-Jacques, une modification du règlement entre en application. La direction est désormais composée de trois directeurs dont deux possèdent une clé de l’armoire des titres et papiers. Une troisième clé est confiée au receveur.

 

Concernant l’ancien hôpital Hôtel-Dieu: En 1730, Charles Henry Mesguin, Chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis, lui aussi enfant de Dieuze, décide de prendre en charge les travaux de réédification/réhabilitation de l’Hôtel-Dieu, l’hôpital intramuros. Les Sœurs Grises en assurent toujours le fonctionnement. Au cours de l’année 1731 et sous le couvert des représentants de la ville de Dieuze, la gérance des comptes de l’Hôtel-Dieu de l’Hôpital Saint-Jacques devient commune. Toutefois, dons et legs restent attribués séparément. Dans ces conditions, ces 2 établissements fonctionnent désormais sous l’entité juridique “Hospices réunifiés de Dieuze” et cela durera 1 siècle & 1/2. Par ailleurs en 1731 et très précisément le 30 juillet de cette année, est lancée une adjudication publique pour des travaux d’amélioration et d’agrandissement de l’hôpital Saint-Jacques. Charles Henry Mesguin décède à Dieuze le 28 octobre 1736. Son corps est inhumé dans l’église paroissiale et son cœur a été encastré dans le mur de la chapelle de l’Hôtel-Dieu. Une plaque commémorative, en l’honneur de Charles Henry Mesguin fut accrochée au mur la chapelle de l’hôtel-Dieu. Cette plaque se trouve actuellement dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jacques. Sans doute y a-t-elle été déplacée lorsque l’Hôtel-Dieu a été vendu comme bien national lors de la Révolution …  En 1789 la révolution Française est une nouvelle crise politique qui déstabilise l’organisation de la ville. Les établissements hospitaliers étant gérés par des ordres religieux sont confisqués en tant que biens nationaux, et vendus aux enchères publiques. Ainsi et concernant l’hôtel-Dieu de Dieuze, une affiche apposée à l’époque à Dieuze indique : Mise en Vente d’une maison, Chapelle et dépendances formans (*) l’habitation de l’Hôpital St Charles dit Hôtel-Dieu, situées entre la rue des Halles et celle du Moulin ». La municipalité proteste et revendique la propriété de l’Hôtel-Dieu en tant que fondateur depuis 1629, mais en vain… Le personnel religieux est jeté en prison et remplacé par des citoyens…. Finalement ce mode de fonctionnement ne donnera pas satisfaction, ce qui permettra à terme aux soignantes religieuses d’être réhabilitées dans leurs anciennes fonctions.

(*) ancien Français