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Multiplication du linge contaminé à traiter, équipement des personnels extérieurs venus en renfort des services Covid-19 à fournir… les blanchisseries hospitalières, elles aussi, ont dû être réactives. Exemple sur le site de Brabois à Vandœuvre-lès-Nancy.

Dans l’enceinte du CHRU de Nancy, à Brabois, l’un des trois sites du groupement de coopération sanitaire (GCS) blanchisserie sud Lorraine, qui traite à la chaîne le linge dit « industriel », autrement dit draps, alèses, serviettes ou encore vêtements des soignants, les équipes sont rompues à la manipulation du linge contaminé, elles en traitent toute l’année. Toutefois, jamais dans les proportions que le Covid-19 leur a imposées au plus fort de la crise et leur impose toujours. Certains jours, les quantités de linge contaminé ont pu être multipliées par 10.

Des sacs hydrosolubles

Comme à tous les niveaux de l’hôpital, l’épidémie de sars-coV-2 a eu un fort impact sur l’organisation générale des blanchisseries. Le traitement du linge contaminé répond à un protocole strict. Il est mis en sacs hydrosolubles au sein des services mêmes, ces sacs allant directement en machine pour un cycle de désinfection de leurs contenus d’une heure et demie. Alors seulement, les articles désinfectés peuvent reprendre le cours du circuit classique du linge non contaminé : tri, traitement, réaffectation vers les établissements adhérents du groupement de coopération sanitaire et leurs services.

Hausse des amplitudes horaires

Le site de Brabois, avec ses 80 salariés, n’a pas eu besoin de renforts en personnels. En raison de la baisse du volume global de linge hospitalier à traiter (moins 15 à 20 %), découlant de la fermeture d’un grand nombre d’activités médicales et chirurgicales non urgentes, les équipes ont pu absorber l’augmentation de volume du linge contaminé et sa plus grande complexité de traitement. En revanche, l’application de la distanciation sociale sur les postes de travail a nécessité d’élargir les amplitudes horaires, de 8 heures par jour à 10 h : « Il y a même eu du travail 6 jours sur 7 certaines semaines », explique le directeur du GCS, Yves Rundstadler. Les équipes de blanchisserie ont également fait montre de leur réactivité face à l’énorme besoin en vêtements dû à la réaffectation d’un grand nombre de personnels soignants vers les services Covid-19 : « Il a aussi fallu équiper tous les étudiants ou personnels de l’extérieur venus en renfort », explique Agnès Schreiner, chef du département investissements et logistique du CHRU de Nancy ». Pantalons, tuniques… rien que pour ce dernier établissement, le GCS a eu pas moins de « 18 000 articles neufs à injecter et marquer », explique Eric Untereiner, directeur technique du GCS blanchisserie sud Lorraine.

7 tonnes de linge par jour en temps normal

En temps normal, le GCS traite 17 tonnes de linge par jour provenant de tous les établissements du Groupement hospitalier de territoire sud Lorraine, sur ses trois sites (14 tonnes à Brabois, une tonne à la maternité régionale à Nancy et deux tonnes à Ravenel à Mirecourt). A court terme, les activités de blanchisserie du GHT sud Lorraine seront regroupées en deux lieux seulement : Brabois pour le linge industriel et Ravenel pour le linge résidents (des Ehpad par exemple).