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Événement à l’hôpital Saint-Jacques de Dieuze: pour la première fois, il accueille un interne en médecine générale. Une aide bienvenue pour cette structure et une belle expérience pour un jeune homme qui se verrait bien médecin de campa­gne.

Depuis deux semaines une petite révolution a débuté à l’hôpital Saint Jacques de Dieuze. Elle prend les traits souriants d’un jeune homme de 28 ans, originaire de Verdun et de Hussigny-Godbrange, près de Longwy. Frédéric Zanette y effectue sons Saspas (Stage autonome en soins primaires ambulatoire supervisé). En d’autres termes, en plus de consulter dans un cabinet de Rémilly, il est aussi interne dans les services de médecine et de soins de suite et de réadaptation. Le tout premier que connaît l’établissement de mémoire de soignant.

Car la chose n’est pas banale. Il est rare que les étudiants en neuvième année comme lui – il est inscrit à la fac de médecine de Nancy – effectuent leur dernier stage dans un petit hôpital de proximité plutôt que dans un grand établissement régional type Brabois ou Mercy.

“Ici c’est l’opposé d’un CHU. Mais cela a fait partie de ma réflexion et de mon choix de venir ici. La vision d’un CHU est celle que je ne veux pas : l’ambiance générale, la manière de travailler, etc…” confie le futur médecin.

L'interne suscite les convoitises

Un récent agrément attribué au Docteur Sandrine Pandolfi a permis d’accueillir Frédéric Zanette de mai à octobre. Elle est la seule médecin salariée de l’hôpital (il y a trois autres libéraux qui interviennent) et supervise le Saspas de l’interne. Autant dire une aubaine pour une petite structure rurale qui double ainsi quasiment son nombre de praticiens. “Pour l’hôpital c’est très intéressant. Compte tenu de l’évolution de la société en général, nous devons imaginer un autre modèle pour faire fonctionner nos hôpitaux” commente Yves Rundstadler, le directeur de Saint-Jacques.

Mais déjà, alors qu’il n’a pas encore défendu sa thèse, le futur généraliste, commence à susciter  les convoitises. Castel-Salinois depuis quelque temps, voilà qu’il a déjà reçu quelques appels du pied de l’hôpital de Château-Salins pour intégrer la maison de santé qui est en train de s’y monter. 

Une possibilité qu’il n’écarte pas, lui que se verrait bien médecin de campagne dans un premier temps, peut-être dans le cadre de remplacements.

La politique des maisons médicales plébiscitée

Mais il n’acceptera pas d’installation à tous les prix, lui qui pourra choisir, là où les anciens rachetaient les patientelles tant les docteurs étaient nombreux.

“Cela dépend du projet. Dans quelles conditions ? Où serais-je installé ? Quels locaux ? Que peut-on proposer en plus ? Par exemple la proximité d’un bon service d’imagerie est importante, pour éviter d’envoyer les patients faire 50 kms pour un scanner ou une radio” insiste Frédéric Zanette.

Une position partagée par bon nombre de médecins, notamment les plus jeunes. Et qui valide une politique de santé publique largement répandue en zone rurale consistant à ouvrir des maisons de santé et autres structures collectives pour rassembler les docteurs. Car elles ont au moins un avantage : “A Dieuze, nous nous en sortons bien sur l’offre de médecins. Nous ne sommes pas un désert médical” insiste le Docteur Pandolfi.

Article Républicain lorrain du 17 mai 2022 – Philippe DERLER

“Ici c’est l’opposé d’un CHU. Mais cela fait partie de ma réflexion et de mon choix de venir dans cet hôpital”

Frédéric Zanette, interne en médecine générale à l’hôpital de Dieuze

Frédéric Zanette, est le premier interne en médecine générale de l’hôpital de Dieuze, ici avec le Docteur Sandrine Pandolfi qui supervise son stage de 9° année (photo RL/Philippe Derler)